Expertise retraite
Date de publication : 06/06/2023
L’objectif des investisseurs est d’optimiser leur investissement et de retirer les produits de leurs placements de manière fiscalement avantageuse. Toutefois, la plupart des supports d’investissements sont assujettis à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). Il existe un mécanisme pour éviter cet impôt consistant à détenir les fonds via un plan d’épargne retraite (PER) assurance. C’est notamment le cas en investissant dans la pierre-papier (SCPI, SCI et OPCI) via le PER Assurance. Cela a été confirmé par une réponse ministérielle le 9 février 2023.
Le Plan d’épargne retraite (PER) est né le 1er octobre 2019 avec la loi Pacte. Il est devenu en quelque sorte le produit universel pour préparer sa retraite grâce à sa fiscalité avantageuse.
Le PER a pour vocation d’accompagner l’épargnant tout au long de sa vie professionnelle afin de préparer sa retraite. Il est accessible aux salariés, dirigeants, TNS, libéraux, retraités.
Il peut être souscrit dans le cadre de l’entreprise (PER entreprise) ou à titre individuel (PER individuel) et peut s’ouvrir auprès d’une banque ou d’un assureur.
La principale différence entre le PER Bancaire et le PER Assurance réside dans la nature des supports d’investissements proposés. Le PER bancaire, (compte-titres) propose des OPCVM et/ou des titres vifs en fonction du contrat.
Le PER assurance propose aux investisseurs, à la fois des unités de compte (UC) et des fonds en euros garantis. Ce qui lui donne un aspect proche d’un contrat d’assurance vie et qui permet, de mieux sécuriser ses avoirs. Notamment à l’horizon de la retraite.
En cas de décès, l’épargne déposée sur un PER assurance est dévolue aux personnes désignées dans la clause bénéficiaire du contrat et ne suivent donc pas les règles de la dévolution successorale classique.
Le capital est donc soumis aux articles 990 I et 757 B du CGI, à savoir :
Théoriquement, un PER bancaire est en général moins cher qu’un PER assurance. Sous réserve de bien les comparer en amont.
Auparavant, seuls étaient pris en compte les contrats Madelin, PERP et les contrats article 83, considérés comme non rachetables et donc non taxables.
Le Sénateur MALHURET avait donc demandé au ministère de se positionner sur le plan d’épargne retraite, notamment pendant sa phase d’épargne, lorsque celui-ci était investi dans des unités de compte dans un contrat non rachetable.
Désormais il est possible de considérer qu’il y a une égalité de traitement entre les contrats PERP, Madelin, article 83 et un PER assurance qui sont non imposables, Ceci, même si dans un PER, on peut sortir de manière anticipée pour acquérir sa résidence principale.
Le fisc prend en compte le caractère non rachetable du capital investi. C’est le cas pour un épargnant qui détient des SCPI sur un PER assurance, lesquelles sont considérées comme non rachetables, car ces parts sont bloquées.
Globalement, le gouvernement précise qu’un capital non-rachetable ne peut pas être assujetti à l’IFI. C’est le cas des SCPI, des SCI et des OPCI.
En revanche, la pierre papier détenue dans un PER compte-titres reste taxable à l’IFI.
Les parts de SCPI détenues dans un PER assurance échappent donc à l’impôt sur la fortune immobilière, mais pas de manière définitive. En effet, cette exonération ne vaut que pendant la phase de constitution d’épargne.
En effet, la réponse ministérielle ajoute que « la simple existence de l’événement permettant le déblocage suffit à donner au contrat un caractère rachetable ».
Ainsi, le PER assurance devient imposable quand bien même le titulaire n’aurait pas demandé le déblocage de son PER. En pratique, cette précision est susceptible d’apporter de nombreuses complications. Nous en citerons deux principales :
De nouvelles précisions seraient donc sur ces points les bienvenues !
Pour finir, en cas de déblocage du PER, les sommes sortent de la base imposable à l’IFI sauf si, bien évidemment, elles sont ensuite réinvesties dans des actifs immobiliers.